La 10e "Gay Pride" à Paris, sous le signe de la présidentielle

  • La "Gay Pride", le 26 juin 2010 à Paris
    La "Gay Pride", le 26 juin 2010 à Paris Miguel Medina AFP/Archives
  • La "Gay Pride", le 26 juin 2010 à Paris La "Gay Pride", le 26 juin 2010 à Paris
    La "Gay Pride", le 26 juin 2010 à Paris Miguel Medina AFP/Archives
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© 2011 AFP

Mariage, enfants, la dixième Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et transsexuelles de Paris, aussi connue sous le nom de "Gay Pride", se déroule samedi avec un mot d'ordre destiné à peser sur la présidentielle: "Pour l'égalité, en 2001 je marche, en 2012 je vote".

Organisée comme chaque année par l'Interassociative lesbienne, gay, bi et transsexuelle (Inter LGBT), qui regroupe 62 organisations, la manifestation, toujours haute en couleurs, partira de Montparnasse à 14H00, après des prises de paroles. Elle se terminera place de la Bastille, pour une soirée festive, avec concert et "kiss in" géant, à 20H00, lancé par la marraine de l'édition 2011, la chanteuse Arielle Dombasle.

"Si l'on peut s'embrasser en toute simplicité lors de la marche des fiertés, ce n'est pas le cas dans la vie de tous les jours", rappelle Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter LGBT.

La Marche s'annonce conséquente, avec 86 organisations recensées, allant du Gai moto club à l'Association des médecins gais, en passant par Aides, Act Up ou Les oubliés de la mémoire. De nombreux partis de gauche et syndicats défileront également ainsi que Flag, l'association des policiers gays et lesbiens, et Gaylib, l'association des homosexuels de l'UMP.

En 2010, 99.000 personnes avaient défilé selon la préfecture de police, 800.000 selon les organisateurs.

"C'est la première manifestation politique récurrente en France", affirme Nicolas Gougain, soulignant que le rapport de force sera d'autant plus important que cette marche est "la dernière avant la présidentielle".

"Le mot d'ordre de cette année a encore plus de sens, eu égard au contexte actuel", souligne-t-il, quelques jours après le rejet par l'Assemblée nationale d'un texte socialiste visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe.

"L'égalité des droits n'a pas avancé depuis quatre ans", regrette le porte-parole, évoquant par exemple, outre le mariage, la Procréation médicalement assistée que l'Assemblée nationale a refusé d'accorder aux couples de femmes, ou le statut du beau-parent pour les couples homosexuels, "enterré", selon lui, par le rapport du député Léonetti en 2009.

"Il y avait de bonnes intentions en 2007, mais pas grand chose derrière", ajoute-t-il.

Regrettant "un raidissement de la majorité et du gouvernement" sur les questions LGBT à la veille de la présidentielle, l'Inter LGBT veut que "l'égalité des droits soit un sujet central de la campagne", explique Nicolas Gougain.

A défaut de mariage, l'Inter LGBT demande "une amélioration du Pacs", ajoute Elisabeth Ronzier, de l'association.

Elle cite notamment l'ouverture de la pension de reversions aux couples pacsés, le droits aux congés pour événements familiaux, la prise en compte du Pacte civil de Solidarité pour le droit au séjour, mais aussi la reconnaissance d'un lien familial et d'une filiation.

Plus symboliquement, elle souhaite aussi que la signature du Pacs ne se fasse plus devant le tribunal d'instance, mais en mairie.

Outre une revendication des droits pour les familles homo-parentales, l'inter LGBT demande aussi que les transsexuels puissent avoir "un état-civil conforme à leur genre vécu", "sans leur imposer de chirurgie de réassignation sexuelle", ni "de stérilisation implicite ou explicite".

Actuellement, la procédure de changement d'état-civil est "toujours très longue" et nécessite encore "trop souvent" une triple expertise médicale, alors qu'une circulaire du ministère de la Justice de 2010 visait à limiter ces expertises, explique Elisabeth Ronzier.

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